Toute personne née dans les années 70 a forcément entendu parler de Patrick Edlinger, le Mozart de l'escalade. D'autres avant lui étaient déjà de magnifiques rochassiers, mais Edlinger a pu profiter du boum médiatique des années 80, avec Profit, Escoffier et son compagnon d'escalade Berhault. Ces quatre là ont révolutionné la discipline escalade-alpinisme en battant des records de vitesse sur des parois extrêmes: qu'on se rende compte, Profit, le seul encore vivant, et sa trilogie hivernale Jorasse/Eiger/Cervin réussie en 40 heures avec dépose en hélicoptère en bas de chaque parois. Pour Edlinger on avait affaire à un pur génie de l'escalade, il lisait les parois comme personne ce qui a donné l'idée à un réalisateur, Jean-Paul Janssen, de lui consacrer un film: La vie au bout des doigts. Au moment de la diffusion de celui-ci dans Les carnets de l'aventure, ce fut un déchaînement enthousiaste: on n'avait jamais vu cela, un homme s'accrochant avec une main, le corps se balançant dans le vide, avec des mouvements d'une fluidité, d'une grâce pour se rattraper in extremis. C'est le début de la gloire, de l'hyper médiatisation pour ce jeune homme au visage d'ange, pas toujours préparé au flux médiatique. Mais jamais Edlinger n'oubliera son Verdon et ses falaises. Peut-être est-ce cela qui l'aura sauvé de cette dépression qui le bouffait de l'intérieur à la cinquantaine, ça et sa fille bien sûr. Jusqu'à cet accident bête, un vrai pied de de nez du destin, qui lui coûtera la vie. Lui, le meilleur grimpeur de son époque, a trouvé la mort en tombant de son escalier... quelle ironie du destin!