Je me permets de copier ici une interview que Nicole Provence a accordée au magasin
Decitre.
Vous pourrez ainsi vous familiariser avec cette auteure qui … nous attend de pied ferme au festival de Vienne :D Ben oui fallait bien vous faire une tyte surprise
Quelles sont vos influences en matière de littérature policière ?
C'est à la fois Pierre Magnan (pour la série des Laviolette), Caroline Graham (l'inspecteur Barnaby) et Minette Walters.
Vos romans ont un ancrage régional fort puisque vos intrigues se déroulent en Isère. Sur les traces du quartanier met en scène les membres d'une brigade de gendarmerie de Vienne, que les lecteurs avaient découverts dans La Pierre du diable il y a trois ans. Comment ces personnages ont-ils évolué d'un livre à l'autre ?
Pour ce qui est de l'ancrage régional, il faut dire que je n'ai pas eu véritablement de racines car j'ai déménagé très souvent. Je suis installée en Isère depuis six ans et je me nourris de ces lieux pour mes romans.
Par ailleurs je connais le monde de la gendarmerie et j'ai eu envie de le décrire : dans la littérature policière, c'est un milieu moins représenté que celui de la police. La vie en gendarmerie est une vie en communauté. Il y a un côté familial qui, comme nous le voyons dans les rapports entre mes personnages, n'empêche pas la dimension professionnelle. L'Adjudant Bernard Di Nazzo et son collègue Grandjean étaient à l'oeuvre dans La Pierre du diable. Dans mon nouveau roman, ils vont évoluer avec l'arrivée du Maréchal des Logis Chef Cécile Borry. Cette femme fait irruption dans un monde d'hommes et va bousculer Grandjean dans sa misogynie coutumière. Borry m'a ouvert d'autres pistes en matière d'écriture. Mère de famille, elle apporte une autre sensibilité, un côté émotif aux enquêtes. Je me sens bien avec ce personnage.
De ragot en quartanier, de souille en chalée, vous entrainez les lecteurs dans le monde de la forêt et de la chasse.
Oui, j'avais envie de travailler en ce sens. Et la rencontre avec un véritable amoureux de la nature, « René » dans le roman, m'a donné l'occasion de vivre l'ambiance des bois. Dès cinq heures du matin, nous partions dans les forêts du haut de Vienne, du côté des Terres Froides, de la forêt des Blaches. Cela m'a permis de retranscrire les lieux dans le roman.
Dans Sur les traces du quartanier, le village de Meyssiez nous apparaît comme un lieu où le désir de modernité et les intérêts financiers des uns rencontrent la jalousie des autres. Comme si le projet de mise en chantier d'un viaduc (amenant à des expropriations de terres) allait réveiller des rancoeurs anciennes....
Je voulais montrer une campagne où les âmes sont noires, où l'aspect bucolique du lieu ne devait pas masquer les laideurs et la véritable nature des hommes. Deux personnages, Grégoire et Manuel, ont chacun une revanche à prendre. Ils convoitent tous deux la fille d'un riche agriculteur. Ils vont s'affronter, non pour une femme, mais pour ce qu'elle représente : ce sont deux meurtriers potentiels.
Vous publiez également L'étang de la mariée aux éditions du Mot Passant...
Oui, je le dois à l'enthousiasme de l'éditrice Nathalie Roche. Elle souhaitait élargir son catalogue et créer une collection suspense. Pour ce livre, j'ai choisi le village de Meyrieux-les-Etangs comme lieu de l'intrigue. J'étais fascinée par la symbolique du reflet...qui n'est pas toujours parfait. J'ai mis en scène un affrontement particulier, un duel entre deux soeurs jumelles qui sont loin d'être deux petites filles modèles....
Quels sont vos projets littéraires ?
Sans trop dévoiler d'éléments, je peux vous dire que je prépare un troisième livre avec Borry, Di Nazzo et Grandjean. Ce sera un roman hybride où vont se croiser deux histoires : la vie d'une romancière, amie de Borry, d'une part, et une enquête menée par la brigade, d'autre part.
Entretien réalisé par Sandrine Poussy, libraire Decitre, juillet 2006.
Et pour le reste direction sur son site