Imaginez-vous vivre dans un monde médiéval où dès la tombée du crépuscule et jusqu'au lever du soleil, des démons de toutes sortes envahissent la terre, avec comme seule idée de vous boulotter...
Seul moyen de protection connu ? Un maillage runes défensives, mais dont chaque erreur dans le tracé risque de permettre une ouverture aux démons...
A partir de là, on comprend pourquoi dans le monde développé par Peter V. Brett, la majorité de la population de voyage jamais à plus d'une journée de leur résidence, et se terre chez elle envahie par la peur... Heureusement que les Messagers, disposant de cercles portatifs, sont là pour apporter des nouvelles du monde et procéder aux échanges commerciaux !
C'est dans cette ambiance que l'on fait la connaissance successivement de trois enfants, Arlen, révolté par la lâcheté de ses proches face aux attaques de démons et bien décidé à en découdre, Leesha, maltraitée par sa mère, humiliée par son fiancé, mais prête à se battre pour obtenir son indépendance, et Rojer, seul survivant à 3 ans d'une attaque de démons ayant massacré sa famille, se retrouvant donc contraint de lutter pour sa survie...
Car tel est le point commun des trois héros : ils ont tous vécu des événements douloureux dans leur enfance, mais luttent avec les armes dont ils disposent, et, contrairement aux autres, ne se laissent pas submerger par leur peur.
Ce livre change donc des cycles de high fantasy classiques, malgré les références constantes au "Libérateur" faites par les Religieux, ici les personnages n'ont pas leur destin pré-tracé par quelque puissance supérieure, c'est eux-mêmes qui ont effectué le choix de lutter, contre les démons bien sûr mais aussi contre eux-même et contre la passivité des hommes...
Vous l'aurez compris au vu de la tartine, ce premier tome est vraiment très bien, le style est simple, le monde à la fois classique (les bases sont celles d'un monde med-fan habituel) et original (surtout quand on sait que le voyage est l'un des éléments principaux des récits de fantasy, ici il est par définition limité...)
Et au cas où, pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, le livre peut faire le voyage vers Caen ce week-end, ou vers toute autre ville par voie postale