À la fin d'Éclose entre fleurs de lys, Isabelle, princesse de Bavière, est sacrée reine de France. Débarrassée de la tutelle hostile des oncles du roi, ointe des saintes huiles, elle peut enfin se croire en sécurité. Et pourtant c'est le désenchantement : son époux, Charles VI, tel « un jeune étalon à qui l'on aurait lâché le frein », use ses forces dans des fêtes frénétiques et dispendieuses qui mettent à mal le trésor royal et sa santé. Les tragédies du « Fantôme de la forêt du Mans » et du « Bal des Ardents » le font basculer dans une folie qui laisse la reine à la merci de ses ennemis. Parmi eux s'est glissée la belle et ambitieuse épouse du duc d'Orléans, Valentine Visconti, dite la Couleuvre milanaise, qui, par son mariage avec le frère du roi de France, ambitionne la couronne. Une véritable guerre s'instaure entre les deux dames qui rivalisent de luxe et de modes extravagantes. La querelle devient manifeste avec la bataille des nourrissons : il faut un dauphin à la reine qui ne fait que des filles, Valentine veut donner des héritiers à la branche cadette des Valois. Elles sont prêtes à recourir à l'adultère, s'il le faut, ou à l'alchimie et à la sorcellerie. Une vague de chasse aux sorcières et aux juifs déferle alors. Des bûchers s'allument dans tout le royaume, car il faut des responsables à la maladie de Charles VI. Isabelle accuse la Lombarde d'envoûter le souverain pour parvenir au trône, Valentine fait courir la rumeur que les étreintes de la reine sont vénéneuses. Les princes aussi se font la guerre, chacun voulant tenir le levier du gouvernement et les clefs des finances. Ils iront jusqu'au crime : Louis d'Orléans est assassiné par son cousin de Bourgogne en 1407. La France est au bord du gouffre.