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Message Publié : 29/11/2006 05:40 
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    En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien: j'ai fait mon travail, voilà tout; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif."
    Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait: l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.


Je le commence à peine! :wink:

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L'enfer existe, et je sais maintenant que son horreur repose en ceci qu'il n'est fait que de lambeaux de paradis
Alec Covin


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Message Publié : 02/04/2007 12:38 
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Suite à une discussion avec Meussieumontse, je me suis engagée à le lire , en entier, oui oui les 900 et quelques pages et pas une de moins. Donc je pourrais vous (lui) donner mon avis dans quelques temps


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Message Publié : 26/04/2007 14:22 
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Localisation : Lorient
J'avais arrêté la lecture.
Mais là c'est la bonne. Je vais mettre le temps mais je vais le lire!!! :)

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Alec Covin


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Message Publié : 09/06/2007 14:12 
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Localisation : Rédalie du Sud
Tu l'a fini Fabien ??? Parce que j'attends moua :x


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Message Publié : 11/06/2007 17:22 
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Schum'haddock
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Localisation : Rueil Malmaison
Je l'ai lu et je l'ai adoré. C'était le pari d'une lecture improbable tant le livre paraissait gros et le sujet pénible.

Ce livre ne m'a pas laissé indemne quant au sujet traité. Avoir l'idée de se mettre dans la tête d'un officier SS et d'errer à travers l'Europe en quête de purification, il fallait oser. Surtout qu'à ma connaissance personne n'a jamais attaqué J Littel sur aucun point de vue traité dans son roman.

J Littel nous donne le ton au début : peut on reprocher à quelqu'un d'exécuter un ordre donné par sa hiérarchie, aussi cruel soit il ? Peut on vivre avec les conséquences qu'il engendre ? Pensons y en se replongeant dans le contexte de l'époque. Avec un peu d'introspection, chacun pourra y répondre à sa manière.

Bargeot Jonathan, pas sûr. Redoutable et génial, certain.


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Message Publié : 18/12/2007 12:45 
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Localisation : Rédalie du Sud
Voilà j'ai passé le cap apparemment fatidique des 100 premières pages. Et ben c'est pas si mal en fait, vraiment ardu le début (faut s'y retrouver entre l'armée, la SD, la SP, les grades etc et puis la guerre sur le front de l'Est ne nous est pas familière à nous francais), mais sincèrement le personnage principal est fascinant dans ses contradictions, sa froideur apparente. Promis Monsieur M. je persévère. Pas que se soit chiant à lire, loin de là, mais il faut vraiment etre au calme tant l'écriture est dense, il n'y a pratiquement pas de coupure, pas vraiment de chapitre.


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 Sujet du message : pas d'accord !
Message Publié : 18/12/2007 21:03 
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Lecteur curieux
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Localisation : Utopia
Et bien moi je n'ai pas aimé et je viens grossir le camp des contestataires. Je m'en explique.

La banalisation de la monstruosité est un procédé somme toute assez banale et n'a jamais fait progresser l'homme.

Il est trop facile d'écrire en se mettant à la place d'un bourreau et de développer l'idée sous-jacente que finalement chacun dans ce contexte aurait pu devenir cette abomination, ce monstre.

Et bien, justement ! D'autres, plongés dans la même situation, ont fait un choix diamétralement opposé. Le destin n'est jamais inévitable. Entre le mal et le bien, entre la lumière et l'ombre, l'homme a toujours le choix. Ne le lui retirons pas, c'est ce qui fait sa faiblesse mais c'est ce qui fait aussi sa grandeur ...


Faerie

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Je suis femme, mon rôle est de relier les être entre eux


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Message Publié : 26/12/2007 05:54 
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Inscription : 27/06/2006 16:29
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Localisation : Rédalie du Sud
Assez difficile de donner un avis sur ce roman. Je ne peux pas dire si je l'ai aimé ou non, en fait. Certaines scènes sont très dures, bien plus que dans beaucoup de romans car ces choses abominables se sont vraiment passées.

Effectivement, la question est posée : peut-on condamner ceux qui n'ont fait qu'obéir aux ordres. Perso je n'ai pas la réponse... En tout cas certains passages sont franchement chiants (désolée :oops: ) par contre d'autres sont excellents, et on apprend une foule de choses sur la guerre sur le font de l'Est, les réactions des peuples de ces pays (qui accueillaient en grande majorités les allemands comme des libérateurs du joug communiste), le fonctionnement très compliqué de l'armée, de la SS et des services de renseignement, bref toute cette partie de l'Histoire qu'on ne nous a pas apprise .

En tout cas je remercie Monsieur M. de m'avoir poussée à le lire, car je ne l'aurais jamais ouvert sinon.


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 Sujet du message : La réponse est OUI
Message Publié : 26/12/2007 21:56 
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Librophage
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Localisation : Au coeur des choses
A la question de Claire : peux-t-on condamner ceux qui n'ont fait qu'obéir aux ordres ? Pour moi la réponse est sans hésitation OUI !

Je conseille à tous la lecture du livre de Stanley Milgram (Soumission à l'autorité).
De 1960 à 1963, l'expérience de Milgram, psychologue américain, vise à estimer à quel niveau d'obéissance peut aller un individu dirigé par une autorité qu'il juge légitime et le processus qui mène à cette obéissance.

Stanley Milgram mène une série d'expériences, avec plusieurs variantes, permettant d'estimer à quel point un individu peut se plier aux ordres d'une autorité qu'il accepte, même quand cela entre en contradiction avec son système de valeurs morales et éthiques.

En passant une annonce dans un journal, il fait venir dans une université des personnes pour soit disant participer à une expérience sur la mémoire. Ces personnes doivent lire des noms à une autre personne (attachée dans un fauteuil avec des électrodes) qui doit les mémoriser. Si celle-ci se trompe la personne recrutée par annonce doit lui envoyer une décharge électrique. A chaque nouvelle erreur, la décharge est plus forte.
La personne qui reçoit les décharges (en fait un acteur à la solde de S. Milgram mais personne ne le sait en dehors de celui-ci) supplie la personne de ne plus les envoyer.
Rien n'y fait : tant que les personnes reçoivent les ordres de la "personnalité scientifique" qui les leu donne, la plupart d'entre elles s'exécutent.

Au debriefing, les personnes tranquillement pouvaient dire : " Ah mais si cette personne était morte de recevoir des décharges, ce n'aurait pas été ma faute, je ne faisais qu'exécuter les ordres !"

Maurice Papon aussi disait qu'il suivait les ordres. Trop facile ! Tous les participants de l'horreur doivent assumer leur part de responsabilité !


Guillaume de Baskerville

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Nul n'y parvient qui n'a combattu dans les règles


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Message Publié : 27/12/2007 06:20 
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Librophage
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Inscription : 10/06/2007 18:38
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Localisation : Caen
Je connais les principes exposés par cet homme, étudié en cours de sociologie ! Ca fait peur ! :?

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"Notre vie est un livre qui s'écrit tout seul. Nous sommes des personnages de roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l'auteur" Julien Green


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 Sujet du message : I comme Icare
Message Publié : 28/12/2007 13:35 
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Lecteur curieux

Inscription : 20/12/2007 21:12
Message(s) : 102
Localisation : Peta ouch schnok
J'ai entendu parler de cette expérience et elle a été reprise dans le film de Verneuil "I comme Icare" mais le livre de Milgram a-t-il été réédité ?

Pour en revenir au sujet, on peut se référer à l'affaire Eichman, burocrate nazi qui a envoyé des centaines de milliers de juifs à la mort et a essayé au cours de son procès de plaider le simple respect des ordres. Il a été condamné à mort et pendu.

Chacun de nous doit assumer ses actes.


Isabelle la belle

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Il naquit avec le don du rire et le sentiment que le monde était un peu fou


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