Sud de l'Amérique, année 30. Sue Ellen, Terry et Jinx, en rupture familiale, découvrent le corps de leur meilleure amie May Linn, aux abords d'une rivière. Ils décident d'emmener ses cendres à Hollywood, là où cette dernière se voyait bien faire sa vie, comme une star. Mais la découverte d'une somme d'argent va compliquer le voyage, les jeunes adolescents ayant alors à leur trousse une belle brochette de tordus, dont le moindre n'est pas une sorte de croqué mitaine...
Etant le pendant des Marécages, dont il est fait référence dans ce roman et dont j'avais écrit le plus grand bien dans une de mes premières critiques ici (ça ne ne me rajeunis pas! ), on retrouve la veine des grands auteurs sudistes et force est de constater que jamais Lansdale n'est aussi bon que pour décrire ces ambiances poisseuses, avec un style très imagés:" je recuperai un vieux biscuit plus dur que le coeur d'un banquier", "le gars était aussi mort que les nouvelles de l'année dernière"...Il trousse son histoire avec maestria, avec une facilité digne d'un Stephen King, même si ce dernier reste insurpassable au niveau des dialogues (seul le défunt Ed mc Bain lui tenait tête dans un genre différent sur ce point). Malgré tout, on n'oubliera pas de sitôt les répliques de Jinx, jeune noire perdue dans un monde de blancs, bien frappées (au sens figuré) ainsi que les personnages de méchants (Gene, l agent Sy et bien sûr Skunk) tous plus tarés les uns que les autres. Cependant, j'avais trouvé Les Marécages plus réussi que celui-ci, en partie dû au fait que ce dernier traitait d'un thème rarement abordé, les "freaks" et surtout par son final poignant qui nous permettait, grâce à son héros, de connaître le destin des personnages (vie et mort), alors qu'ici, Lansdale nous laisse en plan...
cependant cela reste mineur et on a affaire à un roman solide.
4.3/5