Après m'être aperçu que j'avais déjà lu une une (bonne) partie de ses romans, j'ai pensé qu'il serait judicieux de regrouper l'ensemble de son oeuvre en une intégrale, même si tous ses thrillers sont indépendants les uns des autres, à la manière de ceux de Roger Smith avec lesquels ils ont beaucoup de points communs (déchéance du héros, atmosphère sombre mais non dénuée d'humour cynique chez Starr...)
Voici l'ordre de parutions de ses romans:
1- Simple comme un coup de fil - Cold Caller 1997 GB - (Fleuve noir)
2- Petits meurtres à Manhattan - Nothing Personal 1998 GB - (Fleuve noir)
3- Loser - Fake I.D 2000 - (Rivages noir)
4- Mauvais karma - Hard Feelings 2002 US - (Du Rocher)
5- Petit joueur - Tough Luck 2003 -(Denoël)
6- La ville piège - Twisted City 2004 US -(Du Rocher)
7- Sombres desseins - Bust 2006 US -en collaboration avec Ken Bruen (Seuil thrillers) - premier titre d'une trilogie avec le personnage de Max Fisher suivront The Max et Pimp non traduit à ce jour.
8- Frères de Brooklyn - Lights Out 2006 US - (Du Rocher)
9- Harcelée - The Follower 2007 US - (Du Rocher)
10- Crise de panique - Panick Attack 2009 US -(Alphée)

Il est à noter qu' aussi incroyable que cela puisse paraître, mon auteur favori depuis le décès d'Ed Mc Bain et de James Hadley Chase, n'a au début de sa carrière jamais trouvé d'éditeur dans son pays d'origine et c'est bel et bien l' Angleterre qui lui ouvrira ses portes pour ses deux premiers romans (comme quoi on n'est jamais prophète en son pays!). Il est à noter que si aucun de ses deux romans qui ont suivi Crise de panique n'ont été publiés en France, c'est semble t'-il parce que Starr a complètement décidé de changer de registre en s'attaquant au fantastique, à mon grand désespoir...et semble t'-il pas qu'au mien si j'en crois les critiques US de ses fidèles lecteurs qui ne se retrouvent pas du tout dans la nouvelle orientation littéraire prise par l'auteur. Dommage! En attendant, il ne me reste plus qu'à lire Loser, Sombres desseins et Frères de Brooklyn! Heureusement qu'il me reste dans ce genre de romans noirs désespérés Roger Smith!

Simple comme un coup de fil (Fleuve Noir 1998)


Bill Moss, avant d'être renvoyé de son emploi dans la pub, avait l'avenir devant lui. Reconverti dans le télémarketing, il vit sa situation comme une déchéance. Mais il a cependant un atout pour progresser dans la vie: Moss est un dingue de travail, rien ne compte plus que cela pour lui. Et lorsqu'une opportunité se présente de progresser dans la boite où il travaille, il va s'y jeter...au point de tout perdre?

Premier roman de Starr, on retrouve déjà ici tout ce qui fera sa renommée, une écriture au scalpel, avec des dialogues plus vrais que nature, à la Jim Thompson, et surtout ce fameux engrenage qui inexorablement attire le héros vers sa perte...mais avec toujours chez Starr, ce fameux retournement lors du chapitre final, délicieusement cynique et amoral. Ici Moss est le parfait héros froid et calculateur que rien ne semble pouvoir détourner de son chemin. Pourtant, son instabilité va le perdre. Alors qu'il est prêt à lâcher son boulot, son supérieur va se rendre compte de ses compétences et va lui faire prendre du galon, avant que le grain de sable "starrien" ne vienne tout ficher en l'air! Tout est donc déjà présent ici pour constater la naissance d'un grand écrivain...même si personne aux Etats-unis ne l'avait remarqué!

5/5

Mauvais karma (Du Rocher 2004)


Richard Segal voit à 34 ans sa carrière stagner. Commercial, subissant une pression de plus en plus démesurée, il ne peut que constater en plus le bon en avant de sa compagne Paula à qui tout réussi, sans parler de ses amis dont les regards suffisants de yuppies le mettent mal à l'aise. C'est alors que Richard croise dans le quartier de Manhattan un homme dont il est certain qu'il est celui qui l'a violé lorsqu'il était enfant. Il va alors le traquer et l 'harceler...

[critique de 2004] "Rapide, méchant, secouant" pour Infidèle de Howard Roughan, "Suspens vertigineux" pour Mauvais karma, décidément Bret Easton Ellis (qui n'est pas le dernier des écrivains, même si j'ai du mal avec certains de ses romans) a le don pour remarquer les petits chefs d'oeuvre! Avare de compliments (contrairement à Stephen King que l'on trouve quasiment en 4ème de couverture d'un roman sur dix) Ellis est un gage de qualité! Voici un roman qui se lit comme il se vit, à 100 à l'heure, rappelant les meilleurs série noire des années 50-60, celles des romans de Chase, Thompson,Williams, mais remis au goût du jour. Dès le départ le héros est sur la mauvaise pente et l'on sait que cela finira mal. Un livre à lire si l'on est persuadé détester lire!
NB: Livre lu il y a plus de douze ans, le pitch me donne furieusement envie de le relire!

5/5

Harcelée (Du Rocher 2008)


Katie Porter est l'archétype de l'amoureuse transie, déçue à chacune de ses rencontres amoureuses. Son petit ami du moment Andy, est immature au possible. Pourtant, il y a une personne pour qui Katie représente tout (et plus encore). Un homme qui passe son temps à l'observer et à la traquer, persuadé que lui seul mérite cette perle qu'est à ses yeux Katie. Et il est prêt à éliminer tous ceux qui se dresseront entre son objectif et lui...

[critique de 2008] Nouvel ouvrage de mon auteur favori, Harcelée ne faillit pas à la règle. Rien ne manque, surtout pas l'habituelle noirceur parsemant jusqu'au final chaque roman de Starr...hormis ce je ne sais quoi qui faisait le particularisme de Mauvais Karma et La ville Piège , à savoir la descente aux enfers inéluctable dans laquelle on voyait le héros s'enfoncer. Ici on a affaire à un thriller plus habituel, avec fin programmée. Cependant, pas de doute! Starr est un esthète dans son genre et sait y faire et l'on peut donc s'y plonger les yeux fermés (mais pas trop, pas pratique pour lire!)

4.5/5