Une petite ville du Limousin. Revient dans celle ci Lucille, dix sept ans, après un nouvel echec scolaire, elle retrouve son père, Jean qu'elle aime tant, sans pouvoir lui dire et sa mère, femme qui passe le temps avec son amant, le directeur de l'hypermarché du coin, Le Bihec. Il y a également Camarade , un rescapé de la guerre d'Algérie, anar, qui soliloque à tout va, Martinez, l'adjudant chef de gendarmerie, renvoyé de sa juridiction pour une sombre histoire. Tout se joli monde va se telescoper avec en point de mire Cheyenne...
Pierre Pelot de L'été en pente douce! Ni plus ni moins! Voilà à qui m'a fait penser ce joli petit roman écrit par Joel Nivard. Et écrit est bien le terme le plus important. Certes l'histoire est basique, la vengeance toujours, mais alors l'écriture! Imagé est le maître mot! On vit le Limousin, on respire les personnages! Mais trêve de plaisanterie, le mieux reste les extraits: description d'un commissaire: " ...un jeune bedonnant , nourri à la viande hachée et instruit à l'école de police des fins limiers." En parlant de LeBihec "le gentilhomme des têtes de gondole, de la promotion à prix coûtant et du rabais à ne pas manquer." Mais Nivard sait aussi être mélancolique: " la paupière a laissé les larmes mourir le long des joues fripees du vieux" et tout est à l'avenant, mais jamais appuyé. Du grand art.