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Novembre 1991: les Lions de Serbie massacrent une famille croate à Erdut. Laissé pour mort, un garçon arrive à s'échapper. Des années plus tard, l'avocate Irena Illic tente de remonter la piste la menant au sinistre Dragoljub, le chef des Lions de Serbie.
Avril 2017: les cadavres d'une femme et de son bébé sont retrouvés dans la banlieue du Havre, mutilés. On retrouve la vidéo sur le Darkweb, proposée parmi d'autres. Prêt à tout pour retrouver le fou furieux, le capitaine Radiche s'empare de l'affaire, avec en parallèle l'obligation de nettoyer des trafiquants de drogue un quartier de la ville portuaire...
Roman fleuve de plus de 500 pages, extrêmement fourni et incroyablement documenté, Le Manufacturier m'a fait penser aux romans de DOA sortis dernièrement. Contrairement au Démoniaques qui était très linéaire, l'auteur nous livre ici un récit éclaté, mais toujours dans l'ordre chronologique, peuplé de multiples personnages et ce sans jamais nous perdre! Et c'est une sacrée performance car nous narrer la guerre serbo-croate aux ramifications politiques complexes à travers une intrigue policière basée au départ sur le démantèlement d'un réseau de la drogue, il fallait oser! Cependant, si on se demande pendant longtemps où l'auteur veut en venir, on jubile également, car les personnages sont tous tellement réussis qu'il est impossible d'en oublier un seul! Malgré tout, on a affaire à un roman de Koping et il est nécessaire de prévenir qu'il ne peut s'adresser à tous. Aucun compromis avec cet écrivain qui s'autorise - mais après tout, l'Histoire se l'est autorisé avant lui - tous les excès. Et comme avec les Démoniaques, il frappe fort: viol, éviscération, énucléation, charcutage et autres diverses joyeusetés: pas de compromis avec lui. Ça charcle et ça va droit au but, mais toujours dans l'optique de dénoncer les cancers de notre société. Le récit n'oublie pas non plus LE retournement de situation en plein milieu du roman qui réagence l'ensemble du récit et y donne corps jusqu'au final d'une noirceur et d'un cynisme dont l'auteur a le secret mais qui est ici sacrément dur à admettre! Alors certes, ce n'est pas à mettre entre toutes les mains, mais on a affaire ici à un sacré bon roman, d'une dureté sans faille. Vivement le prochain!
5.5/5