Ahhh, j'ai tenu ! Longtemps ! Finalement, je l'ai acheté en poche début janvier
(en même temps on a pas eu les Quais hein, donc c'était facile
)
Sandrine ne s'aime pas, ne s'estime pas du tout. Elle se rabaisse continuellement, se cache, tente le plus de possible de passer inaperçue aux yeux des autres.
Jusqu'au jour où elle aperçoit l'homme qui pleure à la télévision lorsque sa femme, la première femme, a disparu. L'homme qui pleure lui fera une place dans sa maison, auprès de son fils, dans sa vie.
Sandrine se fait discrète, tente de se faire une place dans cette famille, dans cette maison où l'absente est toujours là, sans l'être vraiment.
Un jour, la première femme réapparaît...
J'ai mis plusieurs jours pour le lire. La prise en main n'est pas évidente au premier abord.
Car on est dans la tête de Sandrine, du début à la fin. Donc on suit toutes ses divagations, toutes ses pensées. Et Sandrine n'est pas facile à suivre tout le temps. Imaginez un peu quel effet ça ferait de mettre par écrit toutes vos pensées ? Vous savez très bien que vous ne finissez pas toutes vos réflexions.
Vous vous arrêtez en plein réflexion, sans jamais aller au bout (genre : "et si je, si j'apprenais à jouer de la harpe ? Ou plutôt...ah mais en fait...tiens faut que je pense à acheter....mouais en fait je préfèrerais plutôt....et si je faisais un gâteau ?"
Vous aussi ça vous arrive hein ?)
Bah Sandrine elle est un peu comme ça. Donc il faut quelques pages pour s'habituer au style.
Concernant le thème principal du roman, il est décrit magistralement. Il s'insinue, il est mesquin, il arrive de manière insidieuse, et c'est là que Louise Mey fait exploser son art ! C'est tellement bien fait !
J'ai lu les dernières pages la main sur la bouche (pas facile pour tourner les pages), tous les scénarios se bousculent dans la tête. On a peur, on est avec les personnages, on tremble pour eux et on veut entrer dans le livre pour les aider.
J'ai lu très peu de livres sur le sujet, mais je l'ai trouvé vraiment bien fait. Et comme toujours avec Louise Mey, les chiffres à la fin du roman sont édifiants, terrifiants, révoltants.
Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman. Par contre, soyez de bonne humeur parce qu'il est très dur à lire. Mais rien de dégueulasse, ne vous attendez pas à des descriptions gores. Louise Mey préfère nous faire imaginer, et vous savez à quel point notre cerveau va loiiiiin quand il a le champ libre...