À la suite d’un braquage qui a mal tourné, Claudio quitte le Sud de l’Italie et se retrouve à Milan. Il y rejoint un groupuscule d’activistes, participe aux réunions, par désœuvrement, curiosité.
Pendant les premières « assemblées générales », je me sentais comme un poisson hors de l’eau, incapable d’établir une différence d’un orateur à l’autre. Pour moi, ils parlaient tous le même langage et défendaient des points de vues identiques. Pourtant, s’ils entraient parfois en conflit, c’est qu’il existait forcément des divergences (…)
Il lit, cherche à comprendre les différents courants d’idées qui apparaissent autour de lui. Mais surtout, finit par agir, organiser les braquages qui permettront de financer les futures opérations, trouver les faux papiers et les armes. Au fil du temps, à force d’assister à tous ces meetings, rendez-vous, une seule évidence lui apparaît : ces jeunes hommes et femmes qui ont un espoir unique, celui de changer le monde, partagent surtout un même mal de vivre dont ils refusent de parler. Obligés à s’organiser pour trouver des fonds, mettre des camarades à l’abri, éviter la répression policière, ils s’éloignent du but premier.
On va finir par n’être plus que de vulgaires braqueurs. On ne parle plus de politique. On ne fait plus rien d’autre que de parler d’autofinancement. Le doute s’installe quant à la suite à donner : impossible de revenir en arrière sans passer par la trahison, la délation, continuer en sachant pertinemment que l’on va droit au mur, choisir la fuite en provoquant sa propre fin ou essayer de partir.
Une écriture très simple qui permet de ne s’intéresser qu’à l’histoire, aux questionnements de cette jeunesse qui ne connaît plus que la révolte et la violence, celle dont elle use et celle qu’elle subit