"Elle s'était battue. Une femelle blessée, protégeant ses gosses, sa maison, sa peau. Essayant d'éloigner l'intrus, la bête, celui que le destin lui avait balancé dans les pattes et qu'elle sentait partout. Elle le sentait rôder autour de la Marcella. Son odeur, ses pas, son rire, son mépris. Et depuis peu le bruissement malodorant des rumeurs. On la rassurait. Vous savez, ce genre de type, c'est comme les loups. Quand ils abandonnent c'est pour toujours. Ils gagnent les collines sans demander leur reste. On ne les revoit jamais... Comme les loups, oui."
Italie, années 80. Les années de plomb et leur folie meurtrière. Dans ce contexte, les cadavres semés ici et là par Lorenz Vallero, un dingue de la pire espèce, n'émeuvent pas grand monde...
Jusqu'au jour où il ne maîtrise plus rien.
Étonnant ce roman, comme l'était déjà
les Morceaux. Difficile aussi d'en parler, parce que c'est risquer de parler du twist final (dont on peut ébaucher une théorie en cours de route) mais surtout difficile puisque le roman suit une trame des plus surprenantes,
François Boulay optimisant ses personnages principaux en s'en servant pour changer de narrateur au fur et à mesure de l'histoire.
Comme dans le dernier roman de l'auteur, pas de numéros et de titres de chapitres et un rythme de fous dans les dialogues et les pensées intérieurs. C'est un exercice intéressant, nécessitant quelques pages pour s'y familiariser mais ça donne toujours autant une touche particulière aux histoires de
M. Boulay.
Nous avons déjà tous lu de nombreux romans nous décrivant à quel point les tueurs psychopathes peuvent être séduisants.
Traces va froidement nous raconter comment un tueur à décider de séduire une jeune femme dans le simple but de la détruire. Mais même pour un tueur, tout ne se passe pas toujours comme il l'aurait prévu. Surtout pour la jeune femme et ses proches ...
Les Morceaux semble vraiment être l'aboutissement d'un style et d'un genre vraiment sombre que
François Boulay expérimente dans
Traces. Une similarité dans la forme, pas dans le fond. Les deux styles sont très proches, et l'exercice de style encore amélioré avec les Morceaux. Amélioré dans le sens où ce dernier roman est une nouvelle étape dans la manière dont
François Boulay veut raconter ses histoires.
(Enfin c'est mon humble avis de lecteur, en aucun cas mon propos est de tenter d'entrer dans sa peau d'écrivain !!!)
Dans les deux romans, on retrouve cette faculté qu'il a à nous faire rentrer dans la peau de personnages carrément border line, de nous promener un peu, tous ensemble, et de nous mettre devant le fait accomplis !
Faut vraiment se ruer sur ces deux ovnis ! Pour
Traces, il se pourrait que le livre sorte en format poche d'ici quelque temps, à suivre ...
Je pense que ces deux romans devraient plaire à certains membres de ce forum, je pense entre autre à Raven, qui doit connaitre l'auteur.