Bonjour à tous,
je comprends la remarque de Fabien : le thriller français, aujourd'hui, a tendance à privilégier l'efficacité au détriment du véritable travail littéraire. Pour simplifier, le récit se règle à grands coups de "sujet/verbe/complément", et on passe à la suite.
Je ne dis pas qu'ils sont tous comme ça, mais hélas, un paquet d'auteurs auto-proclamés "écrivains" viennent nous bassiner avec le "pouvoir de la littérature" quand leur manuscrit, avant retravail de l'éditeur, ressemble tout juste à une honnête copie de quatrième.
Un mauvais exemple ? Ok (faut jamais trop me pousser pour que mes bas instincts se réveillent).
On ne "passe pas du bon temps".
On passe le temps.
On prend du bon temps.
Vous allez me dire "on a compris le sens".
Certes.
Mais ça n'est pas du français.
Si on commence à laisser passer ce genre de formules, on se retrouve bientôt avec des sommets du style "je n'a pas bien comprendu qu'est-ce que vous voulez me dire". ;-)
De grâce, qu'on ne vienne pas alors me gonfler ensuite avec le "pouvoir de la littérature".
Ne comptez pas sur moi pour balancer les noms, d'autant que vous avez les mêmes en tête
. De plus, je ne critique pas cet état de fait : c'est la loi actuelle de l'édition, je ne peux qu'en faire le constat.
Un bon exemple, à présent ?
Le dernier Chattam.
Maxime écrit de mieux en mieux. Il s'affine, fluidifie sa technique, conserve une force évocatrice peu commune et ce, sans JAMAIS l'exploiter au détriment de son implacable intrigue.
Maxime est un futur grand écrivain (j'entends par là "qui atteindra la postérité" quand la plupart de ses petits camarades et néanmoins concurrents seront appelés à disparaître lentement). En même temps, le talent, ça ne s'invente pas. Ce garçon est hors normes, et ceux qui pensent devenir le futur Chattam se fourrent le doigt dans l'œil jusqu'au fond du slip, puisque des gars de cette trempe, on n'en a guère qu'un par génération.
Donc, circulez, merci - mais n'oubliez pas de le lire, vous apprendrez des choses, pour peu que vous sachiez ouvrir les yeux.
Pour en revenir à la phrase citée par Fabien, je comprends la réserve. Pour tout te dire, je me suis modestement essayé à évoquer le style des feuilletonistes du 19ème. Un style ampoulé, à rallonge, riche d'adjectifs, de renvois. Il s'agissait d'une tentative d'hommage risquée, dans la mesure où elle sous-entend que le lecteur utilise les mêmes codes, les mêmes références... Et, on est obligé de l'avouer, ça ne marche pas à tous les coups, pas vrai ?
Rassure-toi : ces fameuses références, on n'en fait pas un livre (j'ai encore le sens de la mesure
). D'autant que je suis moi aussi gros consommateur de bouquins, et je sais que le plaisir de la lecture ne doit jamais se muer en calvaire.
Après...
Chaque auteur sa musique.
Au lecteur de juger, de se laisser emporter - ou pas.
En espérant t'avoir répondu convenablement...
Mille amitiés,
JL"je bosse sur le troisième tome et sur plein d'autres trucs en même temps"B[/list]