Justine n'a pas "la baraka", c'est le moins que l'on puisse dire. Sa mère est morte alors qu'elle était toute petite, son père s'est remarié avec Flora, une belle femme qui voit Justine comme une rivale et qui lui fait les pires misères. Parallèlement, Justine est aussi le souffre-douleur de ses camarades de classe qui ne ratent jamais une occasion de l'humilier et se moquer de ses rondeurs. Très jeune, elle est enceinte mais son bébé ne survit pas. Son père qui est une des seules personnes à lui donner de l'amour décède à son tour d'une crise cardiaque.
Devenue adulte, Justine tombe amoureuse de Nathan, mais celui-ci disparaît lors d'une expédition dans la jungle. Flora est restée à l'état végétatif après une attaque et Berit, une des anciennes camarades tortionnaires de Justine, vient lui rendre visite, en quête de rédemption. Seule lueur dans cette avalanche de coups du sort, Justine tombe follement amoureuse d'un homme tout à fait ordinaire mais qui la rassure : Hans Peter.
La mort est omniprésente tout au long du roman et dans la vie de Justine. Contrairement au titre qui est rose bonbon on est ici dans le noir, très noir. L'oiseau noir, protecteur de Justine renforce l'atmosphère inquiétante du roman et la Suède et son climat rude glacent encore un peu plus l'ensemble. On suit la jeunesse de Justine puis sa vie d'adulte, on est spectateur de ses souffrances, de ses blessures psychologiques et de son basculement. J'ai éprouvé différents sentiments à l'égard de Justine : incompréhension, compassion, pitié ou encore empathie. Alors, Justine est-elle victime ou bourreau ? Cette accumulation de morts ou de disparitions résulte t-elle vraiment du hasard ?
Je ne répondrai évidemment pas à cette question...
Ce roman est particulier. Pas de rebondissements à toutes les pages mais un vrai suspense et une fin qui n'en est pas vraiment une, et pour cause ! Inger Frimansson a écrit une suite à l'histoire de Justine à paraître en février: L'ombre dans l'eau, que je lirai sans hésitation.
Un excellent moment de lecture
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