20 - Face à la nuit (watching the dark) - Albin Michel
L'inspecteur Quinn, en convalescence, est retrouvé assassiné. Qui pouvait en vouloir à cet officier médaillé, veuf éploré. Pourtant, les photos compromettantes retrouvées chez lui par Banks, montre un autre visage de l'homme. Etait-il victime d'un chantage? L'enquête va mener Banks jusqu'en Estonie, là où disparut six ans plus tôt une jeune anglaise... sur laquelle Quinn avait enquêté...
Vingtième volume d'une série dont la popularité ne faiblit pas, cette nouvelle enquête fait pourtant preuve d'un classicisme dans sa linéarité presque trop parfaite. Certes, Banks quitte Eastvale et sa banlieue pour se rendre en Estonie, mais ce dépaysement n'est pas forcément très emballant. Heureusement, ceci est compensé par la venue d'un personnage, Joanna Passero, agent de l'IGE (la police des polices en UK), femme au charme ravageur mais à la personnalité froide et cassante, que Banks plus bourru qu'à son habitude, va devoir supporter pendant toute l'enquête. Ceci va amener des réparties savoureuses, débouchant comme toujours chez l'auteur, sur des réflexions sur le genre humain toujours bien vues:ainsi lorsque Joanna dans un moment d'égarement se confie à Banks sur sa vie privée, Robinson sait très bien faire ressentir le lendemain le malaise et la distance que la jeune femme ressent, comme si après coup elle s'était rendue compte de son erreur (mais ce n'en est jamais une pourtant lorsque l'on a voulut faire preuve de sincérité!).
On appréciera également le retour de l'alter égo (en féminin) de Banks, Annie, ce qui nous vaut là aussi une réflexion bien sentie, lorsqu'elle pose un regard bien critique sur le pourtant très lisse Stefan Nowak, à qui elle trouve un air vantard et frimeur...là où Banks l'envie d'être un homme à femme! C'est bien toute la différence entre homme et femme qui nous est montré ici!
Pour en revenir à l'enquête, pas de gros cliffhanger ici, juste deux histoires qui se recoupent (comme souvent chez cet auteur) mais sans qu'ici on est cette petite surprise habituelle. Un peu décevant donc, quand on connait les capacités du bonhomme à nous emmener parfois vers des pistes surprenantes. En définitive, une histoire qui se lit bien, pas toujours emballante, voulant dénoncer sur le fond la nouvelle traite des blanches des filles de l'Est.
3.5/5