16- Le coup au coeur (Piece of my heart) -albin michel- -livre de poche-


1969. Lors d'un concert dans le Yorskhire, on retrouve le corps poignardé d'une jeune fille.
2007. Un journaliste est assassiné dans la banlieue d'Eastvale.
Le point commun entre ces deux meurtres? Un groupe de rock psychédélique nommé les Mad Hatters.

...Mais un autre également:l'inspecteur Stanley Chadwick et l'inspecteur Banks. A 36 ans d'intervalle, l'un est le pendant de l'autre, avec en point d'orgue, la meme façon d'enqueter. La meme? sauf jusqu'au dénouement.
Un roman policier ayant pour toile de fond le "flower power" et la musique hallucinée de cette époque, pour un amateur de rock à la Springsteen comme moi, cela ne partait pas gagné d'avance. Quelle erreur! Tout est parfait dans ce seizième roman des aventures de Banks avec cette collusion des deux meurtres et ce suivi en parallèle des enquetes à 36 ans d'écart. Meme moi j'ai apprécié ce retour en arrière d'une époque révolue où tous les excès étaient permis. On comprend d'ailleurs que Chadwick soit tant déconnecté, lui qui a connu la seconde guerre mondiale et qui verra sa fille fréquenter ces hippies qu'il dénigre, ce qui lui fera commettre l'erreur de sa vie.
Coté construction du bouquin, Robinson fait fort quand il arrive à retarder l'identité du coupable des meurtres qui ont eu lieu lors des manifestations à la fin des sixties pour que l'ensemble concorde avec l'enquete du présent (en particulier page 294 à 296). Et je dois avouer que si j'avais à l'époque comparé "Saison sèche" à un épisode de Cold Case, c'est encore plus vrai avec ce roman aux incessants flashback, sans que jamais, à l'image de cette fameuse série, on ne soit perdu. Sans oublier que Robinson demeure un maitre dans l'art de dépeindre la psychologie de tous les acteurs de ses romans.
Du coté des personnages justement, la grande nouvelle est la retraite de Gristhorpe, remplacé par une vraie peau de vache, en la personne de Catherine Gervaise, qui amène un vent nouveau sur le commissariat, avec sa façon si directe de mener les débats. Templeton est lui de plus en plus agaçant, surtout lors de la scène d'interrogatoire qu'il mene avec tant de tact (sic!), tandis que Stefan Nowak est toujours aussi intrigant et que Gavin Rickerd a été muté.
En conclusion, si vous etes pret pour faire un grand saut dans le temps et retrouver Led Zeppelin, Jimi Hendricks, Pink Floyd et consort, ne manquez pas "le coup au coeur" qui se transformera vite en coup de coeur (oui c'était facile!)

5/5

17-L'amie du diable (friend of the devil) -albin michel-


Quel rapport entre une paraplégique égorgée au scalpel et une étudiante violée et étranglée à la sortie d'un pub? Ces deux affaires apparemment étrangères l'une à l'autre vont faire ressurgir une ancienne (et très pénible) affaire qu'avait résolu Banks en son temps...

Cette avant dernière enquete traduite par chez nous nous replonge dans un ancien roman de la série et de sa suite ici particulièrement douloureuse. Difficile dès lors, si l'on a pas lu les romans dans l'ordre, d'apprécier pleinement celui-ci...et donc sans déflorer le sujet d'en faire un résumé! Le seul indice que je donnerais est que ce fut un des titres les plus éprouvants (et les mieux noté) de la série et que celui-ci n'est pas loin de le valoir! Robinson nous mène en bateau avec ces deux affaires, à la façon d'un Ed Mc Bain du meilleur cru et leurs résolutions est assez bluffantes.
Concernant l'évolution des personnages, on apprend que le légiste Glendenning est parti à la retraite et est remplacé par une femme au profil psycho-rigide, le Dr Elizabeth wallace, toujours secondée de Wendy Gauge, que l'on voyait plutot prendre la suite...mais ça ne saurait peut-etre tarder...
Susan Cabot promène un mal-etre de plus en plus profond (au point de jouer les "couguars") et les évènements qui parsèment le roman ne vont pas l'aider, surtout le final.
Banks, lui, tombe amoureux de nouveau, mais cela tiendra t'-il?
A noter un évènement arrivant au 3/4 du roman qui va bouleverser la vie de notre personnage "que-l'on-aime-haïr-" préféré: Templeton, amené par un chapitre à rebondissement assez éclatant et relançant totalement l'enquete!
En conclusion, encore un bon cru, meme pas gaché par une grossière erreur de traduction page 280, où est confondu Robbie Williams ,le chanteur, que le traducteur ne connait apparemment pas (!), avec Robin Williams, l'acteur!

4.5/5

18 - Toutes les couleurs des ténèbres (all the colours of darkness)
Albin Michel


Le cadavre de Mark Hardcastle, décorateur de la pièce de théatre amateur, jouée par la troupe locale d'Eastvale est retrouvé pendu. On ne tarde pas non plus à retrouver le corps de son riche amant. Alors, simple crime passionnel ou autre chose de plus complexe...

Eh bien voilà, il fallait que cela arrive un jour! Vu l'angle que prend cette nouvelle enquête de l'inspecteur Banks, celui de l'espionnage, on se trouve avec le premier roman de la série qui ne m'ait pas emballé...et c'est le moins que je puisse dire! Pourtant, les 120 premières pages, attaquées sous l'angle habituel de l'enquête de voisinage, démarraient très forts...et puis patatras, on tombe donc dans ce que je considère comme la lie du roman policier: l'espionnite aigüe! Tout le monde est SUUUSSPPECT! Regardez bien derrière votre épaule, un drame est si vite arrivé!
Non content que ce genre permette toutes les facilitées (à ce propos lisez si vous le pouvez toutes les critiques de TOUS les romans d'espionnage parus dans la Série Noire dans les années 60, critiquez dans la sublime collection TRAVAUX aux éditions Encrage, vous verrez que pas UN n'a bien vieilli!) avec des coïncidences qui n'en sont pas, l'auteur arrive à nous ennuyer même avec le personnage fétiche de Banks, qui n'arrête pas de jouer au chat et à la souris, en raison des chausse-trappes inhérent au genre. Et ce n'est pas la conclusion finale bâclée qui relèvera le niveau!
Heureusement que le style est lui toujours là, à la fois fluide et percutant et que la qualité des dialogues ne baisse pas non plus.
Voilà, désolé s'il y a parmi vous des adeptes des polars d'espionnage (quoique cela vous donnera peut-être envie de vous lancer dans cette série), mais pour ma part, je n'ai pas retrouvé ici l'ambiance habituelle propre aux romans de Robinson. Gageons cependant qu'avec "Bad Boy" son nouvel opus qui vient de sortir, Robinson retrouve sa puissance littéraire qui faisait toute la force de ses intrigues!

2/5

19 - Bad Boy (Bad Boys)
Albin Michel


Les Bad Boys ont toujours séduits les filles. Celle de l'inspecteur Banks ne déroge pas à la règle, précipitant son père dans l'enquête la plus angoissante de sa vie...

Il semble que Peter Robinson ait décidé avec cette 19ème enquête de l'Inspecteur Banks de tester un nouveau style, à savoir le roman "à l'américaine" , filant à toute allure, et étant totalement linéaire dans sa façon de se dérouler. Ainsi dès le début, on sent qu'il n'y aura pas les chausse-trappe habituelles, de celles dont on prenaient plaisir à ne pas savoir si elles allaient nous emmener droit dans le mur ou au contraire nous ouvrir d'autres portes (telles les poupées gigognes) qui nous feraient aboutir à une conclusion finale souvent émouvante et quasiment toujours très sombre.
Pas de ça ici! Peter Robinson nous emmène en droite ligne vers une conclusion oh combien prévisible. De plus, il ne peut malgré tout se séparer de ce qui fait la force du roman anglais (à l'instar de Rankin), à savoir les descriptions quasi entomologiques de ses contemporains, ce qui fait que pour un thriller testé et homologué "à l'américaine", on se retrouve avec un récit boiteux, car pas totalement assumé. Ainsi Robinson n'arrive pas à créer de "cliffanger"à chaque fin de chapitres comme Harlan Coben et en oublie donc sa force qui est de nous démontrer comment ses héros arrivent à sonder l'âme humaine.
Cependant, le dernier chapitre ouvre des portes intéressantes concernant le devenir d'un des grands personnages de cette série: Annie Cabot.
N'oublions pas non plus, bien qu'il semble que cette personne ne sera présente que dans ce seul roman, Nerys Powell, un des personnages féminins les plus réussis de la série...tout le contraire de Tracy Banks, énervante dès le départ, même si sa révolte peut se comprendre: son frère qui ne fichait rien est devenu une star du rock, pendant qu'elle végète dans un boulot sans avenir, elle qui était promise aux plus grands espoirs. Le dialogue final entre Tracy et son père est d'ailleurs assez réussi, car jamais Banks ne veut se montrer moraliste. C'est dailleurs la grande force de Robinson, toujours aussi fin dans les rapports humains...tout juste s'est-il égaré sur le mauvais chemin, celui du suspens "à tout prix", là où sa finesse d'observation s'est (un peu) perdu.
Mais rassurons-nous, si ce roman semble mineur vis à vis sa production habituelle, il reste largement recommandable.

3,5/5

Bonjour,

Merci pour cette chronologie. Je suis entré dans la vie de Banks (ou l'inverse, je ne sais plus) par "Saison Sèche" et "l'Eté qui ne s'achève jamais" deux aventures que je situe parmi les meilleures de la série. Bien sûr, je ne partage pas toujours vos opinions (par exemple, j'ai bien aimé cette avant-dernière aventure, qui sortait un peu des enquêtes "classiques" de l'inspecteur, et surtout, affectait douloureusement sa vie privée - ayant à peu près l'âge du héros, ce sont des situations parfois familières. Et moins apprécié certaines histoires plus anciennes.
Malheureusement, vous n'avez pas résolu LA principale énigme: l'ordre surréaliste de parution des aventures de l'inspecteur Banks en France, dont l'aspect feuilletonesque (je ne sais pas si cela se dit, mais vous m'avez compris) n'est pas respecté, ce qui peut nuire à la compréhension des histoire. Si quelqu'un peut expliquer cela (?). Cordialement. Yves

Ouille!! Voilà ce qui arrive lorsqu'on ne relit jamais ces anciennes critiques!
Pardon à Yves 78 qui m'avait posé une question. J'y réponds donc avec presque un an de retard, en espérant qu'il nous lise encore!
Si effectivement les premières parutions des aventures de Banks sont parus de façons anachroniques, ce n'est plus le cas depuis longtemps et grâce à la collection "livre de poche" tous les anciens titres ( à l'exception de Wednesday's child ) ont été traduits et l'ordre de mes critiques correspond bien à l'ordre chronologique.
Bien à toi et merci de m'avoir lu.

Juste un mot en passant: ce vendredi 2 novembre passe sur arte à 20:40 Beau Monstre , une adaptation duroman du même nom. Je regarderai et vous dirait si cela est fidèle à un des meilleurs titre de la série...

Le meilleur que j'ai lu avec l'inspecteur Banks !
J'attends ton avis Grip...

A propos de Beau Monstre sur Arte...
Si l'on fait abstraction du fait que l'on ne peut résumer un livre de 500 pages en 1:30(et encore plus lorsqu'on prend comme 1er épisode le 12ème volume de la série (!) force est de constater que ce téléfilm tient la route et que le casting est épatant. Nonobstant le fait que chacun -et c'est la force de la littérature- se crée ses propres personnages (personnellement je voyais Banks plus agé), le choix de Stephen Tompkinson est remarquable. Le livre n'est pas trahi, le réalisateur ayant eu l'intelligence de respecter les temps de pause propre au style du roman britannique. Bref une bonne surprise, d'autant qu'une série -DCI BANKS- est née de ce téléfilm. Hélas si les dvd sont disponibles en UK, il semble qu'il n'y ait pas de sous titrage français...

ah super ! je vais voir si je peux le revoir en replay alors...

comme souvent il y a d'excellentes séries UK (je suis une grande fan) qui ne sont pas diffusées en France et qu'on ne trouve qu'en VO non sous titrée

Merci Grip !

Bonjour tout le monde !

Merci pour cette liste, je viens de découvrir cet auteur avec "Saison Sèche" que j'ai beaucoup aimé et je cherchais l'ordre chronologique.

Aussitôt vue, aussitôt commandé les premiers

En attendant la sortie du prochain roman de cette série, ne manquez pas le jeudi sur arte à 20:45 la diffusion de DCI BANKS la série anglaise découlé des romans, c'est vraiment bon et cela ne trahit pas la série...dommage que les dvds existants n'aient pas de sous titres français (comme la grande majorité des dvds des séries anglaises) hormis celles faisant un carton (justifié!) telle Luther.

J'ai regardé la semaine dernière et c'est pas mal du tout !

L'épisode de jeudi : L'amie du diable était très très bien !

Et le nouveau Inspecteur Banks doit sortir le mois prochain. Son titre: Face à la nuit et l'histoire a l'air bien sombre...en espérant que l'auteur y retrouve la verve et l'ambiance des romans comme Beau Monstre ou Le Coup au Coeur...