La quatrième de couverture avait titillé ma curiosité : un corps déchiqueté par un requin dans une piscine, un inspecteur antipathique à souhait : hum, hum…. ce livre me semblait original.
Je n’avais jusqu’ici jamais lu de « polar allemand », mon expérience du polar allemand se limitant à un tiers d’épisode de Derrick : j’avoue, j’avais dû honteusement m’endormir dans mon canapé.
Donc quid de ce roman noir ?? Et bien, disons, que ça ne déménage guère plus qu’un épisode de Derrick mais l’intrigue et le dénouement de celle-ci ainsi que les motivations du tueur ont tenu leurs promesses en matière d’originalité.
Mais la grande richesse de ce livre, pour ma part, tient surtout en ses divers personnages « haut en couleur » avec une personnalité et une psychologie bien fouillée.
L’inspecteur Lukastik qui mène l’enquête est un misanthrope totalement antipathique, plein de tics, de manies et de « petites habitudes » vraiment inhabituelles (je n’en dirai pas plus mais certaines m’ont vraiment fait sourire). Il est féroce dans sa conception de la vie et de l’idée qu’il se fait de ses concitoyens. Sa façon de conduire une enquête est, disons, très « personnelle », au grand dam de son supérieur hiérarchique. Il a un humour très décapant.
L’écriture de Steinfest est très caustique, très drôle parfois et surtout pleine de métaphores où l’absurde le dispute à la poésie. Ajoutez un soupçon de philosophie et vous obtenez un polar atypique comme, pour ma part, je n’en ai jamais lu.
N’hésitez pas à venir « taquiner le goujon », euh plutôt le requin
J’avoue que j’ai un peur de l’eau : j’ai du mal à y entrer mais une fois que j’y suis, j’apprécie : c’est ce qui s’est passé pour moi avec ce livre.