Bonjour à toutes et à tous !
Oui, cela fait très (très) longtemps que je n'étais pas venu ici et c'est votre chronique pour ce magnifique roman qui me fait réagir ! Comment dire ?... J'AI ADORE!!!
Je ne l'avais pas lu par contre lors de sa parution en septembre dernier (à vrai dire j'ai eu une grosse parenthèse d'au moins deux ans sans lecture de romans et de polars, et je m'y suis remis fin 2012).
Je l'ai acheté en début d'année, avec plein d'autres que j'ai appelés ma "sélection de rattrapage", et au final je ne l'ai lu qu'en juin. Et là, énorme coup de coeur, je l'ai littéralement dévoré, j'étais vraiment "dedans" comme rarement !
Costantini a vraiment bâti une intrigue vertigineuse et ambitieuse, et son autre gros point fort, c'est toute sa galerie de personnages fascinants, intrigants, plus vrais que nature et tous troubles et ambigus. Un tel talent pour la caractérisation est assez rare, mais comme pour la progression de son enquête et de cette ambiance sombre, tendue et mystérieuse qui plane tout au long du récit, l'auteur y va par petites touches successives, sans jamais s'appesantir.
Ici, on est loin des thrillers formatés avec pseudo-rebondisements capillotractés à chaque fin de chapitres de deux pages (si vous voyez ce que je veux dire...). Au contraire, l'auteur donne de la chair à ses personnages comme à son récit, distillant le doute, la suspicion chez son lecteur, l'air de rien.
Et puis j'ai été en totale empathie avec ce commissaire Balistreri, formidable personnage hanté par le passé et ses erreurs, miné par un amour impossible comme par les profondes blessures liées à son passé et à son adolescence. Un être en souffrance, bien que cela ne l'empêche pas de s'user au maximum pour la résolution de son enquête, pour découvrir la sombre vérité. Et c'est peu dire que l'enquête est mouvementée : entre fausses pistes, indices sans cohérence, rebondissements inattendus, tout cela au sein des arcanes du pouvoir italien, que ce soit les politiciens ou le Vatican, sans même parler de l'ombre des services secrets qui semblent planer quelque part, le lecteur vit totalement cette intrigue et jusqu'à la dernière page et l'ultime révélation d'un dénouement à double détente, on ressort du livre lessivé, marqué et... heureux. Heureux d'avoir lu un polar aussi excellent, mais aussi avec la furieuse envie de se jeter immédiatement sur un autre volet de cette trilogie Balistreri !
Ce roman est unique et totalement addictif et franchement, je le recommande vivement à tous, car il en surprendra plus d'un, tellement il est à la fois différent et plus profond que ce que l'on peut s'imaginer de prime abord.
Roberto Costantini est vraiment un auteur talentueux, qui dans son roman propose un univers qui lui est propre, une vision de l'Italie en noir aussi fascinante que pertinente, et il faut à tout prix que les Presses de la Cité (ou même un autre éditeur s'il le faut) publient la suite !
D'ailleurs, je leur ai déjà envoyé un petit message...