Marvin et Herbert sont les meilleurs amis de Terra Amata et sont dévoués corps et âmes au gardien du Donjon. Enfin… sauf lorsqu'un nouveau donjon ouvre ses portes juste en face et propose toute une palanquée d'attractions, un meilleur salaire et des pommes d'amour. La fidélité a ses limites ! Pour le gardien, c'est un Donjon de trop et toutes les stratégies semblent bonnes pour écraser la concurrence et conserver le monopole du marché.

Initialement pensé pour une adaptation en dessin animé, projet rapidement abandonné par TF1, Donjon Parade se situe entre le premier et le deuxième tome de Donjon Zénith. Résolument humoristique et décalée, la série se focalise sur les deux personnages qui prennent par la suite les rôles les plus graves et les plus importants de l'avenir de Terra Amata décrit dans Donjon Crépuscule. En attendant, le potentiel délirant de Marvin et Herbert est exploité au maximum, compagnons ne sont pas en reste, loin de là. Le gardien devient le dindon de la farce coincé entre un canard couard et un dragon bougon.

Donjon Parade est une escapade dans un monde de brutes, permettant aux auteurs quelques bouffées d'oxygène dans un univers aux nombreuses ramifications qui, au fur et à mesure de sa construction, laisse de moins en moins de place à l'improvisation sous peine d'incohérence grave. Au même titre qu'un Monsters s'attache à un personnage, Parade singe quelques-uns des maux de notre société. Dans Un donjon de trop, Sfar et Trondheim se paient une tranche de mondialisation et de libre concurrence. Pour cette charge contre le capitalisme galopant, Manu Larcenet endosse le costume de dessinateur dans la parfaite lignée de Donjon Zénith. Petite histoire humoristique entre deux aventures, cet intermède d'une trentaine de pages permet d'éclairer autrement des personnages qui se retrouvent le plus souvent projetés au milieu d'une intrigue qu'ils ne peuvent contrôler, ballotés entre le destin du Donjon et celui du gardien. Pour un temps, Marvin et Herbert sont le centre de Terra Amata.

Donjon Parade est au Donjon ce que Mickey Parade est au journal de Mickey : un complément. Et en aucun cas une série de trop.