1865 . Village des Alpes du nord. A travers les premières courses demandées par les citadins en mal d'expérience fortes, on découvre Cyprien Vetraz un des meilleurs montagnards de la vallée.
Premier roman édité en 2004 de Patrick Breuze, on est tout de suite conquis par son utilisation de la langue française. Pas de doute, on a droit ici à un érudit doublé d'un manieur du français sacrément doué ! Toutes ses descriptions montagnardes (ou pas) sont empruntes d'une poésie qui sait traduire la rudesse de ce monde disparu où souffrir était le pain journalier de ces misérables. Cependant tous aveuglés par l'amour porté à leurs montagnes, on les sent heureux et fiers. Il y a de multiples histoires dans ce roman dont je regrette une seule chose: qu'il n'y ait apparemment pas eu de suite! En effet tous ses personnages, Trois-bras, Léonie, le cupide Émile, Lucas et bien d'autres paraissent si vivants qu'ils me manquent déjà... j'ai bien apprécié également, malgré le fait de se trouver dans une collection estampillée Terres de France , que ce roman se termine par une trahison non pardonnée et par un coup de théâtre historique plutôt bien vu. En effet, on pouvait craindre avec ce type de collection, des histoires un peu "à l'eau de rose" mais point de ça ici ! Chaque mot est pesé et l'on se prend à rêver d'accompagner Cyprien dans ses paysages de rêves. Franchement, si vous voulez être dépaysés tout en lisant "intelligent" , foncés ! C'est de la grande littérature montagnarde, à la manière de Frison-Roche.
4.8/5