Oublié le feuilleton pourtant réalisé par l'auteur lui-même et découvrez le roman qui lui est infiniment supérieur (comme souvent dans ce cas).
Tout autant récit d'une grève que description d'un milieu ouvrier, ce bouquin vit! Ca sent la chair, ça baise, ça remue les tripes, le coeur et l'âme dans une langue fleurie, toujours bien sentie. Mais surtout, on est happé par tous ces personnages aux noms sonnant "vrais": les Lorquin, Corbeau, Bello, Porquet...et Rudy et Dallas bien sûr! Même le nom de la ville -Raussel- est inoubliable. Oui, la souffrance de de tous ces gens rappelle celle que l'on pouvait ressentir dans les récits de Zola avec cette profondeur inouie et cette acuité que le grand maitre du roman social possédait à merveille. Et bien c'est ce genre un peu laissé pour compte qu'a décidé de réveiller Mordillat et le grand prix RTL -Lire qu'il reçut à l'époque (2005) est amplement justifié.
Alors un conseil: allez-y, plongez dans cette comédie humaine où le mot "manichéen" n'a jamais lieu d'être! Vous ne le regretterez pas!

Je rajoute également le résumé éditeur :



Un livre que j'ai lu il y maintenant quelques années et que j'avais beaucoup aimé également.
Je me rappelle avoir adoré les personnages et partagé avec eux un pan de leur existence, leurs souffrances, etc...

J'ai enregistré le début de la série et j'y jetterai tout de même un oeil pour voir ce que cela donne.

comprenons-nous nous bien, ce n'est pas que la série soit en soi une mauvaise adaptation, c'est qu'il manque -à mon sens- ce souffle épique que l'on ressent dans le roman, sans parler de cet appel de la chair qui lui est partiellement absent (ou tout juste rendu par les figurants reprenant les personnages de Dallas et Rudy) et qui nous fait tant aimer ces personnages dans le roman.