Des vêtements à peine écartés, des ventres et des reins maladroitement caressés. Des intentions plus que des actes. On donne, on offre, on laisse à l'autre le soin de prendre, de saisir, de posséder. Mais l'autre est dans le trouble de la conquête, avec le trop-plein de lumière qui éclaire la chambre. Il est difficile d'accéder au secret en plein jour. Alors les veux se ferment, les doigts s'agrippent et les cuisses s'extraient des pantalons.
II cherche, soulève, accélère. Je veux bien, veux tout, ne résiste pas. Avoir un corps est la trajectoire d'une enfant qui devient fille, puis femme, racontée du point de vue du corps, une traversée de l'existence, véritable aventure au quotidien où il est question d'éducation, de pudeur, de séduction, d'équilibre, d'amour, de sensualité, de travail, de maternité, d'ivresse, de deuil et de métamorphoses.
L'écriture au réalisme vibrant, sensible et souvent drôle, interroge ce corps qui échappe parfois, qui ravit ou qui trahit. Un roman qui rappelle que la tête et le corps entretiennent un dialogue des plus serrés, des plus énigmatiques.L’auteur nous prend par la main pour suivre l’histoire de ces vies, l’évolution de ces corps, des effets du temps sur eux et le cycle de la vie se trouve ainsi bouclé.
Ce roman n’est pas sans rappeler le « Journal d’un corps » de Daniel Pennac mais ici la vision est un peu plus poétique et moins fleuri que le style de Monsieur Pennac.
Un roman délicat qui se laisse lire jusqu’aux dernières pages avec beaucoup de sensibilité.
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"on est tous l'étranger de quelqu'un" Marc Lévy