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Lorsque Ethan Muller met la main sur une série de dessins d’une qualité exceptionnelle, il sait qu’il va enfin pouvoir se faire un nom dans l’univers impitoyable des marchands d’art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans dans une maison délabrée. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c’est le travail d’un génie. Mais les ennuis commencent lorsqu’un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d’enfants victimes des années plus tôt d’un mystérieux tueur en série. Ethan va alors se lancer dans une enquête qui va bien vite virer à l’obsession.C’est le début d’une spirale infernale à l’intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers.
D'abord mettons-nous d'accord sur une chose: Les Visages n'est pas un thriller, même si le NY Times l'a classé comme tel. Pour moi, et à la façon très talentueuse qu'a l'auteur de traiter son histoire, cela me rappelle La Puissance des Vaincus de Lamb, avec ses interludes qui nous font remonter le temps pour comprendre le présent.
L'histoire? Ethan Muller célèbre gallériste met la main sur une série de dessins géniaux formant un puzzle immense. Le hic c'est que certains personnages représentent des enfants victimes d'un mystérieux tueur en série. Ethan se lance alors dans une enquête qui va vite tourner à l'obsession.
Mais alors d'où vient le sentiment d'inachevé que je ressent à la conclusion du bouquin? Et bien que le fameux coup de théâtre final est largement éventé par tous les interludes du passé qu'égrène l'auteur au fil de son récit.
Avec ce dernier chapitre tout coule de source...c'est tout !
Le deuxième point qui m'ennuie et que l'on attend tout au long du récit que les milliers de dessin de Cracke une fois assemblés nous révèle quelque chose d'exceptionnel, et bien on ne le saura jamais !
Malgré tout, ne boudons pas notre plaisir, Kellerman est le digne fils de son père et il écrit vraiment bien. Son histoire est touchante et palpitante car la recherche des secrets de famille est rondement menée (j'ai adoré le fait de remonter si loin en arrière à la rencontre du créateur des machines à coudre Singer !). Tout dans cette famille semble marqué du sceau de la malédiction et de l'incompréhension.
En conclusion, un grand roman proposé comme étant un thriller et donc mal vendu.
Les visages de Jesse Kellerman ed. Sonatine