En ouvrant ce livre, j’espérais retrouver un peu l’odeur de la craie, de la colle Cléopatre et de l’encaustique dont on cirait nos pupitres à chaque fin d’année scolaire. Il est vrai qu’on « ne guérit jamais de son enfance », selon moi.
Mission accomplie pour Christian Signol qui, au travers de son héroïne, Ornella Perrugi, retrace le chemin de l’école française des années 50 aux années 90.
Ornella est une jeune femme tout à la fois douce et pleine de caractère, passionnée par son métier qu’elle exerce, il faut bien l’avouer, d’une manière empirique et guidée par le bon sens.
Elle nous faire part de ses difficultés à enseigner dans une classe unique mais aussi du formidable challenge que cela représente.
Elle ira ensuite dans une école avec un poste double où elle rencontrera celui qui deviendra son mari. J’ai ainsi appris que les Inspecteurs faisaient également office de « marieurs », puisqu’ils s’arrangeaient pour placer deux jeunes célibataires sur les postes doubles !!
Une bonne partie du roman se situe dans les années cinquante et le début des années soixante ; les transmutations qui s’opèrent ensuite au sein de l’Ecole en France sont abordées de manière plus informelle que romanesque.
On s’aperçoit que les maîtres d’école d’alors étaient beaucoup plus libres dans leur façon d’enseigner et qu’ils avaient « moins de comptes à rendre ». Ils étaient aussi bien moins préparés et assistés, face à des élèves en grande difficulté (autisme, élèves se scarifiant …)
Bref, un livre qui, à l’image de son auteur, est d’une grande nostalgie et d’un grand respect pour les « générations passées » et les valeurs morales.
Et finalement on s’aperçoit qu’Ornella n’est pas là, juste pour accompagner ces enfants sur le chemin de l’école, mais aussi et surtout sur le chemin de la vie…