Qu'est ce qui a pu me faire acheter ce roman, alors que j'abhorre les récits sur les serial killers (j'ai dû trop en lire dans les années 90), peut être le format , pas habituel chez Chattam, et le fait qu'il y ait marqué "roman" et pas thriller? Effectivement cela m'a fait penser à certains romans de King, ceux que je préfère, où le fantastique est absent et où le maitre donne le meilleur de lui même en créant une ambiance poisseuse. C'est le cas ici. Chattam nous dépeint une petite ville américaine à travers plusieurs personnages et on s'y croirait. Surtout, il ne lâche jamais l'affaire et les meilleurs moments sont à mon sens ceux avec Jarvis Jefferson le shérif pugnace mais dépassé par des événements trop affreux (en cela il m'a fait penser à Paul Edgecombe le chef de prison de la Ligne Verte). On n'oubliera pas Jon Petersen, sorte de quintessence du Mal, dont on continue à se demander même une fois le roman terminé comment il a pu échapper à son destin si longtemps (mais après tout l'Amérique est un pays spécialiste de ce genre de dégénéré). Quant à cette fameuse fin, effectivement il fallait oser, et
Chattam lui même par le biais d'un de ses personnages se défausse d'avance en parlant de manipulation que l'on pourrait ressentir à l'égard de cette histoire
. Pour ma part j'ai bien apprécié d'autant que
la solution est au dos du livre et ça c'est fort!
Mais finalement ce qui restera de ce roman,
c'est l'histoire de Ezra Monroe, où Chattam manipulateur jusqu'au bout nous aura induit en erreur jusque dans la dernière scène où elle apparait, avant un retournement plutôt bien réussi où le shérif est tout à coup beaucoup moins impressionné par les hautes gens de la ville de Carson Mills.
.
En conclusion un roman que l'on lâche avec regret et un de mes premiers coups de coeur de l'année , bon en même temps on n'est que le 7 janvier!
5/5