"Passé Parfait"
La Havane. Hiver 1989. Le lieutenant Mario Conde est chargé d'enquêter sur la disparition mystérieuse du directeur d'une grande entreprise. Rafael Morin était étudiant avec lui, il était beau, brillant, et il avait épousé Tamara, le grand amour de Mario. Le flic amateur de rhum et de littérature, le représentant de la génération "cachée", celle dont la lucidité mesure cruellement les échecs des utopies, va mener une double recherche sur son passé et sur le disparu.
"Vent de Carême"
Quand les vents de carême annonciateurs de l'infernal printemps cubain commencent à souffler, toutes les journées deviennent troublantes pour l'inspecteur Mario Conde. Il tombe amoureux d'une éblouissante saxophoniste, amateur de jazz, et enquête sur la mort d'une jeune professeur, enseignante dans le lycée dont l'inspecteur et ses amis gardent une si grande nostalgie. Mario Conde pénètre alors dans un monde en pleine décomposition, où règnent l'arrivisme, le trafic d'influence, les fraudes, la drogue. Il perd une partie de ses illusions mais vit une histoire d'amour et de musique dont il ne peut imaginer le dénouement.
"Electre à La Havane"
La Havane, années 70. Bruit des rues, chiens bouffés par la gale, odeurs d'essence soviétique. Mario Conde se dit que si quelqu'un, vingt ans auparavant, s'était arrêté au même endroit, il aurait entendu un brouhaha similaire et aurait vu exactement ce qu'il voit et que dans vingt ans ce sera pareil, tant la vie paraît suspendue... Mais ce n'est que le masque figé sur la face du pays. Derrière, les choses indiquent que Cuba s'achemine vers le développement : deux travestis ont été étranglés dans le bois de La Havane. Qui plus est, deux commissaires viennent d'être expulsés de la police pour corruption, et deux autres sont sur le point d'être suspendus pour cause de négligence. L'enquête sur le dernier meurtre, celui d'Alexis Arrayan, échoit fatalement audit Mario Conde, détective politiquement suspect, désabusé et sentimental, intellectuel frustré et cynique ... On s'aperçoit bientôt que cette enquête n'est que prétexte pour plonger dans la réalité cubaine. Rien n'y est ce qu'il paraît être, et Padura sait de quoi il parle. Habitant à La Havane, il connaît tous ces personnages qui dissimulent ce qu'ils sont, ou qui ont tellement changé que personne ne sait plus qui ils sont. Mais tous affrontent un destin qui les pousse dans des situations tragiques.
"L'automne à Cuba"
En cet automne 1989, le cyclone qui menace La Havane perturbe l'inspecteur Mario Conde au moins autant que la découverte de la corruption qui régnait parmi ses collègues du commissariat et la mise à la retraite de son chef. Il pense à démissionner mais accepte de mener une dernière enquête sur un assassinat : le meurtre horrible et quasi rituel d'un ancien responsable de l'économie cubaine exilé et de retour avec un passeport américain. Il fouille le passé et plonge dans l'époque des confiscations, nationalisations et magouilles que la situation a permises. Désabusé, il dévoile surtout le malaise d'une génération de trentenaires qui n'a connu que le revers de la médaille révolutionnaire. Leonardo Padura utilise ici toutes les ressources du roman noir pour aller au plus profond des interrogations de ce qu'il nomme " la génération cachée ", la sienne et celle de son héros.