Et voici ma critique! Stephen King est entré dans la dernière ligne droite de sa vie et il le sait! Jamais il n'a écrit autant de bouquins à la suite où la nostalgie et la mélancolie prédominent à ce point: Nuit noire, étoiles mortes, 21/11/63, Joyland et donc ce Revival (rien que le titre veut tout dire!). Et le bougre sait écrire! Ce roman ne déroge donc pas à la règle avec cette histoire qui débute avec l'arrivée dans une petite ville américaine d'un pasteur qui va vite bouleverser les mentalités et surtout changer la vie de Jamie, un petit enfant de six ans. Pas de doute, les meilleures parties du livre sont celles des souvenirs du héros et l'on peut penser que King a dû puiser lui même dans les siens, tant tout cela fourmille de détails! Quant à l'émotion, elle affleure tout le long, les personnages existants réellement, du moins c'est l'impression que l'auteur en donne tellement il se les approprient. Quelle maestria il a alors surtout au début de ce chapitre où le drame fondateur va survenir sans que l'on s'y attende le moins du monde (j'avoue avoir eu un sanglot d'horreur devant la scène pas tant devant la description que devant les aboutissants ). Puis c'est le bond en avant, après un sermont qui restera dans les annales, où l'on découvre un Jamie camé qui s'en sortira grâce au pasteur le laissant débiteur à vie... sans rentrer dans le restant du roman qui se dévore littéralement, je dois avouer un (gros) bémol: le passage fantastique final si grotesque! Voulant rendre hommage à Lovecraft, King s'embourbe dans une description foireuse de l'au delà comme l écrivait cent ans plus tôt son mentor ( et comme l essayait il y a vingt ans et avec les mêmes defauts Clive Barker) mais ces "hommes - fourmis" qui pouvaient se faire dresser les cheveux à l époque lointaine de Lovecraft font sourires au temps de l internet. C'est Pascal Laugier avec son film "Martyrs" qui l'avait compris en préférant l'ellipse et en laissant imaginer! On le sait, l'épouvante est toujours pire que l'horreur, car l'imaginaire de chacun est toujours plus fort qu une description! C'est dommage, car la fin est réussie et la recherche du Pasteur légitime: qui y a t'il après la mort? King le décrit et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est raté! Pour tout le reste, à savoir 99 % du roman, c'est une totale réussite!
4.5/5
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