En résumé : "Owen Noone et Marauder" de Douglas Cowie
" Un agréable portrait de deux jeunes gens fondus de musique rock qui se lancent dans leur passion et deviennent riches et célèbres. Le tout est écrit sur un ton tragi-comique et fait la part belle à l'envers du décor de la scène indie américaine. A découvrir !
L'avis de la Fnac sur "Owen Noone et Marauder" de Douglas Cowie
Le narrateur fait la connaissance d'Owen Noone à l'occasion d'une soirée "micro pour tous" organisée dans un bar d'étudiants. Le garçon chante douloureusement faux, ils sympathisent autour de quelques bières et décident de former un groupe : Owen Noone and the Marauder. Joueur de base-ball professionnel, Owen ne regarde pas à la dépense et achète deux guitares. Après avoir essayé de contraindre leurs doigts rétifs à adopter les positions adéquates de différents accords, ils apprennent quelques chansons glanées dans "The Penguin Book of American Folk Song" d'Alan Lomax et se produisent dans le bar local. Tout est incroyablement discordant mais le public les suit.
Un an et demi plus tard, ayant abandonné études et ambitions sportives, ils prennent la route, s'aventurent vers des États dont ils ignorent tout et quittent définitivement leur petite ville de province. Owen et le narrateur démarchent les bars de l'Amérique profonde, tentent de se faire embaucher en tant que groupe de "pseudo punk rock folk alternatif" et enchaînent les cachets. New York et la mythique scène du CBGB's leur apportent la consécration espérée. Si Owen se transforme en un cinglé hurleur et convulsé, s'ils plaquent des accords de guitare distordus, leur énergie est brute et leur style à ce point unique que les réactions du public sont massives, enthousiastes. Les fans se font de plus en plus nombreux, les labels et la presse people s'en mêlent, les producteurs voraces font leur apparition, les tournées deviennent inhumaines et les trahisons se comptent à la pelle… On ne peut rester insensible à cette œuvre vibrante de feu et d'enthousiasme juvéniles, portée par une écriture passionnée.
Un roman qui témoigne remarquablement de l'industrie du disque américaine, ses coups bas et ses trop nombreuses mascarades.
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Un diplômé sans ambition rencontre un joueur de base-ball iconoclaste : bien qu’aucun des deux ne sache jouer, ils achètent deux Telecaster, volent un recueil de partoches à la bibliothèque et fondent un groupe de rock. Leur génie ? Une naïveté absolue et une formule ultrasimpliste (des rengaines folk antiques jouées n’importe comment, à grands coups de pédale de distorsion) qui, de cachetons dans des bars de province en passages radio, va fi nir par leur faire conquérir le Top 50. Douglas Cowie (28 ans) raconte l’odyssée de ce duo improbable en prenant astucieusement le contrepied des clichés du genre et fait de ce premier roman une petite pépite de littérature populaire, aussi jouissive qu’une chanson réussie.
Epok, l'Hebdo de la Fnac.
Mot de l'éditeur sur "Owen Noone et Marauder" de Douglas Cowie
Roman frais et limpide sur un sujet rarement évoqué avec autant d’émotion où la sincérité tient lieu de qualité première : le rock dans les années quatre-vingt-dix. On assiste à la naissance d’un groupe réduit à deux protagonistes : Owen Noone dans le rôle du lead singer et guitariste charismatique, et son faire-valoir, Marauder, narrateur du roman, jeune étudiant paumé d’une université toute aussi paumée, piètre poète, entièrement sous la coupe de cet Owen sorti de nulle part. Au début, aucun des deux duettistes ne sait chanter ni jouer un seul accord de guitare, ce qui ne les empêche pas de se précipiter dans un magasin spécialisé pour acheter deux Telecaster, des amplis, des pédales, des cordons de raccord, plus un livre de standards, et d’apprendre sur le tas, car Owen a trouvé sa vocation : il sera rock star, sinon rien.
Le problème, et la chance d’Owen, c’est qu’il est le fils d’un riche politicien républicain, étoile montante du parti, et qui refuse de reconnaître sa paternité. Owen trouve là un os à ronger, une révolte taillée sur mesure, une haine crédible, qui lui permet pendant tout le livre de mêler savamment – inconsciemment ? – coups de gueule publics contre son crétin de père et publicité.